dimanche 21 septembre 2014

Les jihadistes dans la mire des réseaux sociaux - Notre Temps


Les jihadistes sont dans la mire des réseaux sociaux qui appliquent avec fermeté leur règle de ne pas diffuser des images cruelles et sanglantes comme des décapitations ou des exhibitions d'otages.


"Nous revoyons tous les contenus contrevenant à nos règles, qui interdisent les menaces violentes et ce qui va contre la loi", a indiqué Twitter à l'AFP.


Le groupe Etat Islamique est ainsi dans la mire de réseaux qu'ils ont pris l'habitude d'utiliser, tels que Twitter ou YouTube, et qui travaillent à repérer les messages violant leurs règles.


La société Twitter, basée en Californie (ouest des Etats-Unis), a ainsi supprimé en août les photos et vidéos de la décapitation du journaliste américain James Foley diffusées par les jihadistes.


"Nous avons suspendu et continuons à suspendre les comptes quand nous y voyons des références à ces horribles images. Merci", avait alors indiqué le PDG de Twitter, Dick Costolo, dans un message.


YouTube a enlevé la vidéo en conformité avec sa règle de ne pas diffuser "des contenus violents ou sanglants qui ont pour but de choquer, de faire sensation ou d'être irrespectueux".


Sa politique, publiée sur son site, vise à ne pas "franchir la ligne jaune" et à "ne pas diffuser ce qui est mauvais".


"Nous encourageons la liberté d'expression et défendons le droit de tout le monde d'exprimer des vues qui ne sont pas partagées", explique la plate-forme américaine détenue par Google dans une vidéo en ligne, "mais nous n'autorisons pas les prises de position haineuses".


Une vidéo de l'otage britannique John Cantlie était disponible jeudi sur YouTube mais avait été remplacée le lendemain par un message indiquant que la vidéo avait été supprimée, due à son contenu contrevenant aux règles de la plate-forme.


Elle pouvait toutefois être visionnée sur d'autres comptes, montrant ainsi comment des contenus peuvent être rediffusés.


- Equilibre délicat -


Les utilisateurs de YouTube peuvent signaler des contenus qu'ils estiment violents, ou haineux.


Selon YouTube, les contrôles sont constants, chaque jour, avec une priorité donnée aux contenus liés aux groupes extrémistes.


La seule exception concerne les contenus violents diffusés par les agences de presse, un peu comme une chaîne de télévision qui ne veut pas se faire le porte-voix d'une organisation extrémiste mais dont les journalistes rapportent des événements brutaux.


YouTube supprime également les comptes liés à des "organisations terroristes étrangères" ou qui paraissent poster des messages en leur nom.


Le groupe américain Facebook interdit aux formations extrémistes d'utiliser son réseau, même si elles promettent de poster des contenus aussi innocents que des chansons favorites.


"Nous n'autorisons pas les groupes terroristes comme Etat islamique à utiliser notre réseau, et nous n'autorisons personne à promouvoir le terrorisme ou partager des contenus choquants à des fins sadiques", explique Facebook à l'AFP.


"C'est notre politique depuis cinq ans et nous prenons cela très au sérieux", ajoute la plate-forme installée en Californie, qui emploie une équipe pour passer au peigne fin le réseau à la recherche de comptes associés à des "groupes de terreur".


Les réseaux sociaux doivent trouver le délicat équilibre entre la liberté d'expression, l'actualité et le fait de ne pas être instrumentalisés par les groupes extrémistes violents et haineux.


"C'est délicat", reconnaît Emma Llanso, directrice du projet Liberté d'expression au Centre pour la démocratie et la technologie de Washington. "Toutes les plates-formes doivent pouvoir s'améliorer, ce n'est pas une science exacte".


Il est très important qu'elles mettent des politiques en place et fassent bien comprendre à leurs utilisateurs quels types de contenus seront supprimés, ajoute Mme Llanso.


Les réseaux sociaux semblent appliquer correctement leurs propres règles concernant les contenus postés par l'organisation Etat Islamique, qui s'est fait une réputation en utilisant habilement internet pour diffuser ses messages et recruter.


"Il y a une réponse apportée à ces vidéos mais on ne peut pas parler de répression", précise Mme Llanso.


Certains analystes des services secrets estiment au contraire qu'il serait plus intéressant de permettre à ces groupes extrémistes de poster leurs contenus, ce qui fournirait des indices sur leurs activités, leurs adeptes et leurs identités.







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