dimanche 5 octobre 2014

Hollywood: deux nouvelles productions explorent les ravages des ... - Notre Temps


Narcissime, isolement, contrôle obsessionnel... "Selfie", nouvelle série comique américaine, et "Men, Women and Children", film avec Adam Sandler et Jennifer Garner, épinglent à l'instar d'autres productions hollywoodiennes les ravages d'internet et des réseaux sociaux sur nos vies.


Le premier épisode de "Selfie", diffusé mardi sur ABC, met en scène une star des réseaux sociaux, Eliza Dooley, qui travaille dans le marketing et promène un ego surdimensionné à cause de ses "263.000 followers" sur le site Instagram.


Elle informe les réseaux sociaux de ses moindres faits et gestes et de chaque repas, et y montre son corps sous toutes ses coutures. Elle jauge les gens à l'aune de leurs "amis" ou abonnés sur internet.


Sa vie va basculer le jour où elle se retrouve la risée de la toile à cause d'une malencontreuse vidéo "virale".


"J'ai passé des années à rires de stupides idiots sur Instagram et maintenant la stupide idiote, c'est moi", déplore Eliza, interprétée par Karen Gillan, qui a joué dans le film le plus vu cette année aux Etats-Unis, "Les gardiens de la galaxie".


Pour se sortir de ce cauchemar numérique, elle fait appel à un as du positionnement marketing, Henry, qui constate qu'elle est devenue pathétiquement "accro à la gratification instantanée (...) que lui donnent de parfaits inconnus".


La réalisation de la série est relativement approximative, les clichés nombreux ("quand Siri", le logiciel de commandes vocales d'Apple, "est le seul à être là pour vous, on voit que des amis Facebook ce n'est pas pareil que des vrais amis...").


Les critiques ont été mitigées, The Hollywood Reporter jugeant qu'il n'y a "pas qu'Eliza qui ait besoin de consulter".


Elle aborde toutefois de vrais problèmes de notre société ultra-connectée: le "Shaming" - le fait d'humilier des gens sur internet - , l'isolement dans un monde numérique et la difficulté de communiquer dans la vraie vie, l'intrusion des appareils mobiles lors des repas, dans la chambre à coucher, etc.


- Accélération de l'intrigue -


L'affiche de "Men, Women and Children", de Jason Reitman, réalisateur de "Juno" et "In the air", résume un paysage désormais bien connu des grandes villes: une rue bondée où tout le monde marche tête baissée en lisant un écran de "smartphone".


Le film, qui sort le 17 octobre aux Etats-Unis et en décembre en France, suit deux lycéens amoureux, une jeune fille en quête de célébrité dont les photos dénudées se retrouvent exploitées sur internet, et une mère angoissée (Jennifer Garner) qui veut protéger sa fille des "prédateurs" sexuels et passe chacun de ses textos, emails, et messages sur Facebook au peigne fin.


La technologie est de plus en plus présente dans les séries et films, (échanges de textos supersoniques dans "House of Cards", géolocalisation dans "Echo" et dans "November Man"...).


Tom Nunan, professeur à UCLA School of Theatre Film and Television, cite notamment "Vous avez un mess@ge", de Nora Ephron, comme particulièrement clairvoyant à l'époque (1998) sur l'impact des courriers électroniques dans la vie amoureuse.


Plus récemment, la série "House of Cards", sur l'ascension politique d'un parlementaire arriviste et sans scrupules, utilise les textos habilement pour faire "accélérer la progression du scénario", ajoute Tom Nunan.


Les smartphones que l'ont transporte partout sont "devenus nos outils de courage, on est souvent beaucoup plus audacieux dans ses mots par écran interposé qu'en face à face", remarque-t-il.


Il reste toutefois des pans importants de la vie contemporaine, comme le "cyber-harcèlement" ou les "revanches pornographiques", illustrées par les récentes fuites de photos dénudées de stars, à expérimenter pour les cinéastes.







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