mercredi 10 septembre 2014

Quel avenir pour les réseaux sociaux d'entreprises ? - Deplacements Pros

L’échange d’informations, dans cette région où les entreprises technologiques sont nombreuses, est décrit par 78% des entreprises californiennes interrogées comme une étape essentielle au choix des fournisseurs. 58% pensent qu’il s’agit même d’un outil indispensable à la construction de l’open booking. Et du réseau social privé à la sharing économy, il n’y a qu’un pas que les entreprises américaines franchissent allègrement. Même les fournisseurs s’y mettent. AirBnB ou Uber courtisent désormais les voyageurs d’affaires et proposent des services privilégiés pour leur faire gagner du temps. AirBnB, qui filtre les offres « affaires » pour ne conserver que les lieux adaptés aux déplacements professionnels, est même devenue l’entreprise privilégiée de Salesforce, Facebook, Evernote, Eventbrite et Lyft. Uber a séduit Tesla, la Deutsche Bank et Barclays USA. A la clé, une facturation directe des services à l’entreprise. Toutes les deux se sont ainsi rapprochées de Concur. Un signe des temps ! Et le voyageur n’hésite plus à échanger ses bonnes adresses avec ses collègues. 64 % des acheteurs affirment même que c’est le meilleur exemple de la prise de conscience par les salariés des économies à faire sur un voyage.

Au-delà, les transporteurs aériens, eux aussi, se penchent sur cette vision sociale. American Airlines réfléchit même à l’intégration de plateformes privées de discussions qui permettraient de mieux utiliser les installations au sol de la compagnie américaine. Car le problème des Facebook, Twitter et autres réseaux réside principalement dans le manque de sécurisation des datas et une diffusion publique trop large. Aujourd’hui, les dizaines de petites astuces des voyageurs ne sont recueillies nulle part. Et pour cause, la discrétion et une arme de l’espionnage économique. Diffuser trop largement des informations de voyage nuirait à la sécurisation du déplacement. En Europe, Airbus l’a compris avec Airbus Connect, exclusivement dédié à ses salariés. Le groupe veut ainsi profiter de sa structure européenne et des voyageurs pour optimiser le savoir et améliorer ses coûts.


Mais au-delà des informations, c’est tout l’open booking qui commence à trouver ses marques au travers des réseaux sociaux. Je n’évoquerais pas ici les milliers d’API, ces petits programmes « passerelles » entre les solutions techniques des fournisseurs, qui commencent à arriver sur le marché mais plutôt du process développé par Google. Le géant californien estime le coût minimum d’un déplacement pour un salarié et lui permet de garder la différence, s’il voyage moins cher ! Une solution plébiscitée qui fait largement appel aux savoirs des voyageurs. Au final, Google (qui ne confirme pas) aurait économisé en 2 ans plus de 34 % de son budget « voyage d’affaires ».


Faut-il alors développer son propre réseau ? A cette question, Scott Gillespie affirme sans ambage «que c’est même essentiel». Et de préciser «l’imagination se nourrit du savoir. L’entreprise en bénéficie». Mais en France, pays où le «Vivons caché pour vivre heureux» est de mise, il faut de l’imagination et du savoir-faire pour donner au réseau interne une réelle valeur d’échange. Aux USA, les entreprises confient la modération de ces réseaux à des entreprises privés, tenues par un engagement de confidentialité et coachées par les RH. De quoi sécuriser l’ensemble tout en laissant une grande liberté aux voyageurs.


Philippe Lantris

Correspondant à New York







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